Ethan Law {U.C

En cette douce journée de printemps, la famille n’avait jamais été aussi soudée. Le vent sifflait dans le creux de ses oreilles, les oiseaux picoraient joyeusement quelques mètres plus loin. Profitant égoïstement des pique-niques dans le parc, ces derniers s’en donnaient à cœur joie. Les rires cristallins des enfants résonnaient de partout, transformant l’ambiance en un rêve merveilleux. Ethan aurait sans doute préféré que cet instant jovial ne se termine pas. Si seulement il avait pu prévoir le départ prématuré de sa mère un an plus tard. Cette rupture, il l’avait reçu comme un énorme poignard dans le dos. Il était jeune, naïf, et pour cause, il s’en voulait. Il s’en voulait de n’avoir rien vu venir, il s’en voulait d’être tellement égoïste et de n’avoir pensé qu’à son propre bonheur. Naturellement, il s’était directement impliqué dans son départ. Son père accentua d’ailleurs sa culpabilité, en rejetant la faute sur lui. Pourtant, la vérité était loin. Sa mère ne supportait plus la responsabilité et le quotidien. C’est pourquoi elle s’était jetée naïvement dans les bras du premier venu. Un gars qui devait bien avoir dix ans de moins qu’elle. Visiblement, elle ne désirait plus assumer ses actes. Elle avait donc lâchement tout abandonné, laissant derrière elle son passé, y compris son premier amour et son fils… Inévitablement, son père, qui avait été éperdument amoureux de sa belle, bascula dans une sombre dépression. Chaque soir ou presque, il noyait son chagrin dans l’alcool et quand l’envie le prenait, se défouler sur son cher fils. Par conséquent, Ethan devenu vite un enfant à problème. A l’école, il traduisait son manque d’affectivité par une agressivité verbal ou non verbale envers ses camarades et ses professeurs. Constamment sur la défensive, personne n’osait l’approcher. Avec le temps, sa réputation de dure en a fait quelqu’un de populaire et de respecté. Sa notoriété lui a d’ailleurs permis de découvrir les joies des parties de jambes en l’air et du bonheur artificiel. En clair : Du sexe et d’la drogue « douce ». Bref, le « mauvais garçon » dans toute sa splendeur. C’est d’ailleurs à cette période qu’il fit la rencontre de Mitch, son compagnon des 400 coups. A ces 16 ans, un élément crucial vint bouleverser toute sa vie : La mort de son père. Ce n’était pas du soulagement qu’il avait ressenti en apprenant cette nouvelle, mais plutôt une blessure plus profonde encore que celle causé par le départ de sa mère. Cet évènement lui fit d’ailleurs réaliser qu’il était devenu le connard dans toute cette histoire. En effet, la culpabilité de son enfance l’avait transformé en une personne hostile et plus égoïste encore. Son père traversait une période très difficile, et sa réaction face à cela, était tout à fait compréhensive. Ethan la ignorait, au moment où il avait le plus besoin de lui. Certes, son père l’avait battu, mais qu’importe, tout ça était sa faute. Voila avec quel état d’esprit il en était finalement ressorti. Ethan n’avait plus goût en rien, il se dégoutait lui-même. C’est ainsi, qu’il se renferma sur lui, créant un mur entre les gens et lui, comme une punition qu’il s’était lui-même infligé. Un jour, en triant les anciennes affaires de son père, il tomba sur une lettre qui allait donner un sens à son existence: Son père lui implorait le pardon, pardon de l’avoir laissé dans l’ombre toutes ces années, et surtout, pardon de ne pas avoir été un père. Mais cette lettre ne comportait pas seulement des excuses, mais aussi une révélation, invraisemblable à première vu, et pourtant… [EN COUR]